La BPCO évolue longtemps sans provoquer de symptômes. Cependant, pour être bien prise en charge, la bronchopneumopathie chronique obstructive doit être diagnostiquée précocement en présence d’une toux productive, d’un essoufflement chez une personne fumeuse. L’examen du médecin traitant et des tests simples de la respiration (spirométrie) suffisent.

LES SYMPTÔMES DE LA BPCO

La BPCO évolue longtemps sans donner de symptômes.

Les premiers signes apparaissent après 40 ans, le plus souvent chez une personne ayant fumé du tabac.

La bronchopneumopathie chronique obstructive se manifeste par une toux, avec une expectoration matinale (crachats), la « toux du fumeur« . Cette toux, d’abord intermittente, devient de plus en plus fréquente jusqu’à être persistante. Ces symptômes sont souvent appelés « bronchite chronique« .

Progressivement, un essoufflement (appelé dyspnée) s’installe, d’abord à l’effort, puis pour des efforts de plus en plus petits et enfin au repos, pouvant gêner les gestes de la vie courante.

Des épisodes d’infection bronchopulmonaire surviennent : on parle d’exacerbation de la BPCO.

Test BPCO

En 6 questions, ce test vous permet d’évaluer la probabilité que vous ayez une bronchopneumopathie chronique obstructive.

 

LE DIAGNOSTIC DE BPCO

L’examen du médecin

Pour faire le diagnostic de la BPCO, le médecin interroge le patient, l’examine et lui fait passer un ou plusieurs tests diagnostiques.

Le médecin pose différentes questions au patient :

  • Est-ce qu’il fume ou a-t-il fumé dans sa vie ?
  • Est-il essoufflé ?
  • Quels facteurs aggravent son essoufflement ?
  • Est-ce qu’il tousse ?
  • Est-ce qu’il crache des sécrétions (mucus) ; si oui, à quoi ressemblent-elles ?
  • A-t-il de nombreuses bronchites hivernales ?
  • Y a-t-il des personnes atteintes de maladies pulmonaires dans sa famille ?

Il évalue la gravité de l’essoufflement :

  • Stade 0 : essoufflement pour des efforts soutenus (2 étages),
  • Stade 1 : essoufflement lors de la marche rapide ou en pente,
  • Stade 2 : essoufflement à la marche sur terrain plat ou en suivant quelqu’un de son âge,
  • Stade 3 : essoufflement obligeant à s’arrêter pour reprendre son souffle après quelques minutes ou une centaine de mètres sur terrain plat,
  • Stade 4 : essoufflement au moindre effort.

La spirométrie fait le diagnostic de BPCO

Ce test respiratoire est la méthode la plus fiable pour détecter la BPCO.

La spirométrie est un test diagnostique courant qui peut être effectué facilement au cabinet d’un médecin, dans une clinique ou un hôpital. Le médecin demande à la personne de souffler le plus fort et le plus longtemps possible dans un tube relié à un appareil. Cet appareil mesure combien de temps met le patient pour expirer tout l’air de ses poumons. Plus les voies aériennes sont étroites, plus il faut du temps pour expirer l’air et plus le volume d’air expiré par seconde est faible.

Au cours de cet examen, le médecin demande au patient d’inhaler un médicament « bronchodilatateur » pour refaire une mesure et la comparer à la précédente réalisée sans bronchodilatateur.

La spirométrie met en évidence, en cas de BPCO, un trouble ventilatoire obstructif persistant après l’administration d’un bronchodilatateur.

Elle permet de classer les BPCO selon leur sévérité en 4 stades en fonction du résultat :

  • Stade I léger : le Volume Expiratoire Maximal par Seconde (VEMS) est supérieur ou égal à 80 % de la valeur prédite
  • Stade II  modéré : le VEMS est compris entre 50 et 80 %
  • Stade III sévère : le VEMS est compris entre 30 et 50 %
  • Stade IV  très sévère : le VEMS est inférieur à 30 %

La spirométrie peut être complétée par une pléthysmographie pour évaluer la gravité de la BPCO. Cet examen est pratiqué à l’intérieur d’une cabine ; il permet de calculer les volumes respiratoires et surtout le volume pulmonaire résiduel, qui représente la quantité d’air restant dans les poumons à la fin de l’expiration. Cet examen met en évidence l’atteinte des petites bronches.

La radiographie pulmonaire

La radiographie pulmonaire recherche une distension du thorax, la présence de lésions bronchopulmonaires évoquant une anomalie cardiaque, pulmonaire ou pleurale ou un cancer bronchopulmonaire.

BPCO et prise en charge par l’Assurance Maladie
  • Selon certains critères, votre médecin traitant peut demander la reconnaissance de votre bronchopneumopathie chronique obstructive au titre d’affection de longue durée (ALD). Les examens et les soins en rapport avec votre maladie seront pris en charge à 100 %, sur la base des tarifs de remboursement de l’Assurance Maladie.
  • La BPCO peut également être reconnue comme maladie professionnelle sous certaines conditions d’exposition au travail. La prise en charge à 100 % est obtenue au titre de la branche « maladie professionnelle ».

LA RECHERCHE DE MALADIES ASSOCIÉES À LA BPCO

La BPCO, étant une maladie chronique essentiellement liée au tabac, est souvent associée dès son début ou au cours de son évolution à d’autres maladies :

Un bilan médical est nécessaire pour les rechercher : prise de sang, scanner thoracique, ECG d’effort, endoscopie digestive haute, suivi de l’Indice de Masse Corporelle…

L’ÉVOLUTION DE LA BPCO

Un diagnostic précoce permet de ralentir l’altération de la fonction respiratoire et l’évolution de la BPCO.

Cette évolution est marquée par :

  • une dégradation progressive plus ou moins rapide de la fonction respiratoire. Le fonctionnement des poumons peut être évalué par la mesure des gaz du sang : un prélèvement de sang dans une artère permet de mesurer le taux sanguin d’oxygène et de dioxyde de carbone ;
  • des exacerbations qui peuvent être graves. L’exacerbation est définie par une augmentation des symptômes respiratoires (essoufflement, toux, expectoration ) au-delà des variations quotidiennes (en pratique, d’une durée de 48 h ou justifiant une modification du traitement habituel). Elle peut être due à une infection pulmonaire virale ou bactérienne, un pic de pollution, mais la cause de sa survenue n’est souvent pas identifiée. L’exacerbation peut entraîner une insuffisance respiratoire aigüe pouvant nécessiter une hospitalisation ;
  • un risque de handicap, avec une réduction de l’activité quotidienne, notamment lié à la dyspnée.
Les signes qui doivent vous alerter si vous avez une BPCO

Appelez le médecin si :

  • vous êtes essoufflé, votre respiration est sifflante et votre état se dégrade rapidement ;
  • votre toux est plus profonde et plus importante que d’habitude ;
  • vous crachez en toussant ;
  • des œdèmes apparaissent ou augmentent au niveau de vos jambes ;
  • vous avez de la fièvre ;
  • votre traitement semble moins efficace qu’avant.

L’évolution de la maladie peut aboutir à une insuffisance respiratoire chronique : l’appareil respiratoire devient incapable d’assurer sa fonction et le patient doit être mis sous oxygène. L’insuffisance respiratoire retentit également sur le fonctionnement du cœur. C’est pourquoi la prévention, le dépistage, le diagnostic précoce et le traitement de la BPCO sont indispensables pour prévenir cette évolution.